Déclaration sur le Changement Climatique

CONSEIL DU MONTENEGRO – Travailler pour un nouveau cadre global pour l’économie mondiale, la paix et la sécurité, la démocratie et l’environnement, 29-30 juin 2009

 

L’Internationale socialiste (IS) considère essentiel de trouver un accord pour succéder au Protocole de Kyoto qui s’achève en 2012. Pour cela, les 170 partis et organisations socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes des 124pays, membres de l’IS contribueront à ce que la Conférence de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui aura lieu à Copenhague en décembre 2009 aboutisse, en présentant un nouveau plan international pour le climat.

Dans ce but, les pays développés doivent donner l’exemple et réaliser des efforts significatifs pour montrer le chemin.

L’Internationale soutient que les principes de responsabilité commune pour les années à venir devront utiliser une approche adaptée aux capacités respectives qui vont guider le futur protocole international.

L’IS prêtera une attention particulière à ce que l’accord de Copenhague soit ambitieux et réaliste mais possède aussi des bases plus sociales que le Protocole de Kyoto.

L’IS soutient l’incorporation dans des textes actuellement en négociation pour Copenhague d’un paragraphe qui souligne l’importance d’assurer une transition socialement juste pour les travailleurs du monde entier, de passer d’une société à forte consommation d’énergie fossile et avec des émissions de CO2 à une société à faible émission, en soutien et avec un regard particulier pour les travailleurs qui font face aux conséquences du changement climatique.

Cette transition pour satisfaire les besoins de tous sur une base égale dépend, entre autres choses, de la mise en œuvre de programmes de formation et de requalification pour les étudiants et pour les travailleurs et le développement de la R&D en matière de nouvelles technologies éco-efficientes. Il faut aussi réaliser des investissements publics contribuant au développement durable ainsi que garantir l’accès pour tous à l’énergie et l’utilisation rationnelle de cette précieuse ressource dans tous les secteurs. Dans le contexte de crise actuel, cette approche permettra aussi de stimuler l’activité économique dans une logique d’alliance entre emploi et environnement.

L’IS s’engage à soutenir cette démarche solidaire – en tant qu’élément-clé du futur Protocole international sur le climat – revendiquée aussi par la Confédération Syndicale Internationale.

L’Internationale Socialiste met en garde contre les conséquences dévastatrices dérivées de l’exploitation des ressources naturelles lorsque les intérêts privés prévalent sur les considérations écologiques et sociales, comme c’est actuellement le cas dans une usine de ciment dans le parc national de Los Haitises et son environnement en République Dominicaine, qui est aussi sous la protection d’une résolution de l’ONU, où non seulement la biodiversité est dangereusement affectée mais également où des réserves immenses d’eau potable sont contenues, au moment où l’humanité ressent la menace d’une crise la plus sévère dans les disponibilités en eau pour la vie de la planète.

L’Internationale souligne qu’un soutien des pays du Nord vers les pays du Sud devra être organisé pour financer les mesures d’adaptation au changement climatique, qu’il faudra assurer des transferts de technologie et aider à la mise en œuvre dans les pays en développement de stratégies nationales de développement faible en carbone.

L’Internationale socialiste appelle à l’établissement d’un pacte durable, en réunissant ensemble tous les acteurs de la société. Il est nécessaire de réconcilier de façon équilibrée les aspects économiques, sociaux, environnementaux et culturels du développement. Cette action serait en accord avec la tradition socialiste en mettra en œuvre le concept de développement durable, initié par Gro Harlem Brundtland, un ancienne Vice-Président de l’Internationale Socialiste et Premier Ministre de la Norvège du Parti travailliste norvégien.

Dans les deux dernières années, l’Internationale Socialiste a travaillé intensément avec des acteurs clés de la communauté internationale, à travers sa Commission pour une Société Mondiale Durable. Cette Commission présentera son rapport aux Nations Unies en septembre de cette année, avançant des propositions communes et développant une approche progressiste pour une action urgente sur cette question essentielle.

Il est temps maintenant, dans l’intérêt des tous, de faire la mutation vers un monde plus juste, plus équitable et plus respectueux de l’environnement sans créer de nouvelles inégalités autour de l’indispensable préoccupation environnementale.