Réunion du Conseil aux Nations Unies à Genève

26-27 juin 2018

Le Conseil de l’Internationale Socialiste s’est réuni aux Nations Unies à Genève les 26 et 27 juin 2018 en vue de débattre des réponses sociales-démocrates aux questions les plus importantes à l’échelle internationale. Trois thèmes principaux étaient inscrits à l’ordre du jour : « La contribution de la social-démocratie à la résolution des conflits et à la paix et à la sécurité internationale », « Relever les défis de la démocratie dans le monde pour garantir les libertés et les droits de tous » et « Répondre avec nos valeurs et nos principes à la migration à l’échelle mondiale et à la souffrance actuelle des réfugiés ».
 
La réunion a été ouverte par le secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, qui a rappelé que les thèmes inscrits à l’ordre du jour se trouvent au cœur des priorités des socialistes et des sociaux-démocrates. Il a souligné que le multilatéralisme est une valeur phare de l’IS et un outil indispensable à la résolution des conflits. Les valeurs sociales-démocrates ont également été fondamentales pour instaurer et renforcer la démocratie dans de nombreux pays. Il a lancé un appel pressant à la lutte contre la montée du populisme, du nationalisme et de l’autoritarisme, autant de menaces pour les progrès réalisés les années précédentes. Il remarque que les migrants sont de plus en plus diabolisés en dépit du rôle positif joué par la migration dans la prospérité de l’humanité et regrette l’absence de solidarité de la part des pays les plus riches à cet égard.
 
Michael Møller, secrétaire général adjoint des Nations Unies et directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, a souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants en déclarant que c’était un plaisir et un privilège de les accueillir au Palais des Nations. Il s’est exprimé sur l’état du monde actuel à une époque où la tendance est au diagnostic de la fin de l’ordre mondial, rappelant les enjeux de la défense et de la relance du multilatéralisme. Tout au long de son discours, le directeur général a souligné l’importance et le potentiel du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en tant que plan d’action soutenu par tous. Il a estimé que les réponses aux défis actuels ont pour point de départ l’unité et la solidarité, des valeurs qui sont au cœur de l’IS et partagées par les Nations Unies.
 
Dans son discours liminaire, le président de l’IS, George Papandreou, a décrit le sentiment d’urgence partagé par le mouvement, confronté aux nombreuses injustices de la société, aux profondes inégalités de l’économie mondiale, à la plus forte concentration du pouvoir et de la richesse ainsi qu’à la monstruosité des personnes ayant recours à la peur et à la violence pour accroître leur pouvoir et atteindre leurs objectifs. Il a indiqué que le multilatéralisme et la coopération sont menacés par la nouvelle administration américaine, ouvrant la voie aux mouvements anti-solidarité et au nationalisme extrême. Le rôle de la social-démocratie est de contrer la montée de l’extrême droite en révélant une autre voie, puis il a exhorté les délégués à user de passion et d’imagination dans leurs politiques en ce sens.
 
Au regard du premier thème, des contributions ont été apportées par un certain nombre de membres du Présidium de l’IS et de délégués directement impliqués dans les processus en cours de résolution des conflits. Ces discussions ont fait valoir le besoin de compter sur un ordre international fondé sur les règles et des efforts visant à renforcer la confiance entre les pays en proie à un risque de conflit. Un certain nombre de déclarations qui ont ensuite été adoptées à la fin de la réunion reflétaient les discussions sur la paix et la sécurité internationale, y inclus une déclaration sur la résolution des conflits en Afrique, une déclaration sur la question palestinienne, une déclaration sur le peuple kurde et une déclaration sur la péninsule coréenne.
 
Le deuxième thème du Conseil a été introduit par l’ancien président du Chili, Ricardo Lagos, qui s’est exprimé sur les défis de la démocratie. Il a considéré en particulier que les tendances actuelles prônant un monde dépourvu d’ordre mondial au sein duquel la démocratie ne pourrait aisément prévaloir, alors que les populismes prennent de l’ampleur dans les pays auparavant réputés pour leurs solides valeurs démocratiques. Une des réponses proposées suggère de faire de la démocratie un système plus horizontal ainsi qu’un instrument de changement permettant de rétablir la confiance dans les institutions. M. Lagos a remarqué que ces défis sont identiques dans le monde développé et en développement, et qu’il s’agit surtout pour les démocrates du monde entier de se montrer à la hauteur des réalisations de leurs aïeux et de faire preuve de courage. Les interventions sur la démocratie qui ont suivi se sont fait l’écho de ces sentiments alors que les délégués ont partagé de riches expériences sur le sujet, venus de pays où la démocratie est bien instaurée ainsi que de pays qui en sont quasiment dépourvus. Une déclaration sur les défis de la démocratie à relever dans le monde a ensuite été adoptée.
 
Omar Barboza, président du parlement vénézuélien (Assemblée nationale), invité spécial du Conseil pour aborder la situation critique de son pays, a expliqué que des millions de personnes ont fui le Venezuela du fait de la crise humanitaire provoquée par la corruption, la répression, la censure et l’absence de respect des droits humains. Il a appelé à de nouvelles élections présidentielles libres en présence d’observateurs internationaux impartiaux. Le Conseil a mis en évidence ces appels dans une résolution sur le Venezuela. Par la suite, le Conseil a exprimé sa position sur la situation dans certains pays eu égard à la démocratie et aux droits humains, en adoptant une déclaration sur le Nicaragua et une résolution sur Djibouti. Une déclaration spéciale a été adoptée en reconnaissance des accomplissements du président Ibrahim Boubacar Keita au Mali et en soutien à sa nouvelle candidature aux élections de juillet 2018.
 
Les interventions relatives au troisième thème, « Répondre avec nos valeurs et nos principes à la migration à l’échelle mondiale et à la souffrance actuelle des réfugiés », étaient chargées d’émotion et de sincérité alors que les délégués ont exprimé leur soutien aux personnes en déplacement aujourd’hui dans le monde. Tous les participants se sont accordés à dire que la migration a joué un rôle historique crucial dans le développement et la prospérité de l’humanité, et demeure un phénomène positif. De nombreux orateurs ont fait mention de la dialectique utilisée pour diviser les migrants en différentes catégories à la hiérarchie implicite, entre réfugiés et migrants économiques, immigrés et anciens expatriés. Le Conseil a par la suite adopté une déclaration sur la migration mondiale et le sort des réfugiés, rappelant les droits humains fondamentaux et inaliénables de tous les migrants et le rôle central et positif joué par la migration dans l’histoire de l’humanité.
 
La présidente du Comité Éthique, Arianne Fontenelle (PS, Belgique), a remis un rapport sur les travaux du Comité. Quarante et une candidatures sont actuellement à l’étude pour adhésion. Le Conseil a approuvé les propositions du Comité d’octroyer le statut de parti membre de plein droit au MLPC de la République centrafricaine et de modifier le statut du parti Komala du Kurdistan iranien de membre observateur à membre consultatif. Il a approuvé l’adhésion du parti Rasanbleman d’Haïti et du parti social-démocrate du Kirghizistan en tant que membres de plein droit ; du PPSF de Palestine et du CPP du Ghana en tant que membres consultatifs ; ainsi que du SDPS de Serbie et du MSD du Kosovo en tant que membres observateurs. Concernant l’adhésion à la Charte éthique de l’IS, le Conseil a donné son accord pour que le Comité Éthique procède à une enquête de conformité auprès du parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (FSDH, Haïti), et dans le cas du parti membre au Bénin, que le président du Comité Afrique suspendrait volontairement son activité et la prochaine réunion du Comité régional devrait résoudre la question de la présidence.  
 
Maurice Poler (AD, Venezuela) a remis son rapport en tant que coprésident du Comité d’Administration et des Finances, rappelant aux partis membres le besoin d’honorer leurs engagements financiers envers l’IS, à la fois pour maintenir leur statut et droit de vote au sein de l’organisation et pour permettre à l’IS de poursuivre un programme complet d’activités et d’être à la hauteur des ambitions de ses membres.
 
Il a été convenu que la composition finale du Comité de l’IS pour l’égalité des genres sera  confirmée à l’occasion de la réunion annuelle du Présidium de l’IS au siège des Nations Unies à New York en septembre prochain pendent le segment de haut niveau de l’Assemblée générale.

En conclusion des débats du Conseil, le secrétaire général de l’IS est revenu sur les interventions qui ont émaillé les séances en présentant l’IS comme l’organisation légitime des sociaux-démocrates. Il a rappelé que l’IS conserve sa légitimité tant qu’elle demeure en cohérence avec les valeurs et principes identitaires de notre mouvement, et tant qu’elle est autogouvernée démocratiquement et autofinancée par ses membres, ce qui garantit son autonomie et son autonomie. Le Conseil, ajoute-t-il, nous a offert une voie à suivre et la mission de faire progresser nos conclusions.

Intervenants, Participants, Couverture de presse
Rapport sur les Activités et déclarations depuis le dernier Conseil
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