Campagnes de l'Internationale Socialiste

Les archives


Annuler la dette des pays les plus pauvres et assurer a leurs produits le plein accès au marché

1. Le constat

Depuis le début des années 80, les pays les plus pauvres voient leur développement enrayé par le poids de la dette. Pourtant la croissance s’est généralisée dans le monde (+ de 3 % par an dans l’ensemble des économies avancées), mais les pays les plus pauvres n’en bénéficient pas. La dette des pays les plus pauvres s’élève à $350 milliards. En Afrique, la dette représente 60% du PNB.

Les efforts de réduction de la dette conduits jusqu’à présent ont été clairement insuffisants. Il n’est plus possible de se contenter de remèdes partiels - rééchelonnements et refinancements - qui ont pour effet de décaler le problème dans le temps plutôt que de le traiter.



2. La mesure – Objectif: annulation dès 2001 des dettes des pays les plus pauvres qu’elles soient bilatérales ou multilatérales pour:

• Assurer à la nouvelle génération un avenir débarassé de ce fardeau.
• Utiliser les marges de manœuvre dégagées par l’abandon du service de la dette pour lutter contre la pauvreté pour des sociétés plus justes et plus démocratiques et financer les secteurs sociaux de base (santé, éducation, développement local).

3. La campagne

Des plans d’actions nationaux devront être établis afin de :

• Mobiliser les européens: Le sommet UE/Afrique du Caire d’avril 2000 est une avancée importante. Ce dialogue, dont le cadre et le contenu sont prometteurs par la mise en œuvre d’un processus de solidarité entre l’Afrique et l’Europe, doit se poursuivre en vue d’un partenariat équitable. Chaque pays de l’Union doit s’engager à abandonner la totalité des créances publiques bilatérales détenues sur les pays les plus pauvres.
• Impliquer les Etats-Unis: au sommet du G8 de Cologne (juin 1999) les pays les plus industrialisés se sont formellement engagés à travers l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Le financement de cette initiative doit être impérativement bouclé lors du G8 de l’an 2000 à Okinawa.
L’IS doit demander solennellement aux Etats-Unis d’assurer leurs responsabilités dans le soutien de la communauté internationale aux pays pauvres.
• Agir sur les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale) pour changer leurs modes d’intervention dans le traitement de la dette.



4. L’événement

Un rassemblement avec les ONG à Paris en 2001 sur la mise en œuvre des plans de lutte contre la pauvreté.


Faire de la lutte contre la pauvrete en Afrique une priorite urgente

A. AU NIVEAU NATIONAL

1. Orientations générales

Il existe un urgent besoin de:

• Privilégier les secteurs sociaux dans les arbitrages budgétaires;
• Mettre en place un programme d’équipements collectifs prenant en compte les préoccupations de lutte contre la pauvreté;
• Assurer une sécurisation foncière pour créer les conditions de fixation des populations rurales et d’élévation du niveau de production;
• Restaurer un environnement économique propice à une forte croissance économique.



2. Améliorer la capacité productive des populations à la création d’emplois dans les zones ciblées aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural

En milieu urbain: accorder une attention particulière aux petites entreprises du secteur informel;

En milieu rural: encourager les populations à collaborer avec les autorités afin de prendre ensemble des mesures spécifiques pour prendre en compte les droits des pauvres, spécialement en ce qui concerne l’accès à la terre, et faciliter l’accès des populations pauvres au credit.

 

3. Améliorer l’accès aux services sociaux

Mettre en place des infrastructures publiques, privées ou communautaires susceptibles d’accroître l’accès aux services de base - santé, éducation, accès à l’eau potable, électrification, voies de communication.

Elever le taux de scolarisation d’ici à l’an 2003 à 75% par la mise en œuvre d’un programme intensif de construction de classes au niveau de l’enseignement primaire avec la participation des collectivités locales, des ONG, et des organisations de population.

 

4. Améliorer l’état nutritionel des enfants et des groupes vulnérables

Mettre en place un programme d’amélioration de l’état nutritionel des enfants de moins de trois ans, des femmes enceintes et de celles qui allaitent.

Renforcer la sécurité alimentaire des ménages les plus pauvres en milieu urbain et certaines zones rurales.



5. Mener une bonne politique d’information, d’éducation et de communication

Renforcer la capacité des unités nationales de production et d’information, promouvoir un système participatif de communication, et favoriser la constitution, au niveau des villages, de porte-paroles.

 

B. AU NIVEAU INTERNATIONAL

1. Objectifs:

- Réduire de moitié la pauvreté à l’horizon de 2010
- Financer cette réduction par les moyens dégagés de la réduction de la dette

 

2. Les modalités:
- Mobiliser d’abord les gouvernements issus des partis sociaux démocrates et qui sont au pouvoir
- Impliquer les autres pays européens
- Impliquer le FMI et la Banque Mondiale
- Associer les ONG

 

3. Le cadre:
Réunion de l’IS du 2ème Conseil de l’an 2000 en Afrique.

 


Arrêter la violence contre les femmes

Il s’agit d’une tâche mixte, pour les hommes et pour les femmes. Il faut abandonner l’idée que c’est le problème des femmes et qu’elles seules doivent s’occuper de cette question. C’est un problème humain, social et politique d’une importance primordiale, qui doit compter sur l’engagement, la présence explicite et spécifique des hommes.

Pour lancer une campagne comme celle de l’Internationale Socialiste, qui fait déjà l’objet de nombreuses campagnes des ONG et de réponses administratives et gouvernementales, il est fondamental de définir:

  • La valeur spécifique que l’Internationale Socialiste, en tant qu’organisation politique, peut apporter.
  • Les instruments à utiliser.
  • Les contenus.
  • Les actions.

 

Valeur spécifique d’une campagne de l’IS

Cette thématique est déjà traitée par de nombreuses ONG dans le monde entier et elle a généré des réponses administratives et sociales dans beaucoup de pays. La spécificité de notre campagne résulte du type d’organisation qui la met en marche: une organisation politique de dimension mondiale, composée d’hommes et de femmes, qui gouverne dans de nombreux pays (et qui de ce fait est capable de légiférer), alors que dans d’autres organismes internationaux (Nations Unies, OIT, OSCE, Union européenne, etc.), une organisation fortement enracinée dans la société qui maintient des liens étroits de coopération avec les ONG de femmes et avec différents mouvements.

Instruments

Les instruments de la campagne doivent être:

1. Les propres partis membres avec lesquels il faudra intensifier la communication sur cette question.

2. Les administrations, là où nous sommes au pouvoir, au moyen de plans intégraux, de mesures judiciaires et législatives, etc.

3. Les moyens de communication.

4. La présence socialiste dans les campagnes d’autres institutions, ONG, etc.

 

Contenus

Ils doivent se concentrer sur trois idées-force:

1. Les droits de la femme sont des droits de la personne.

2. La violence contre les femmes est la négation de la démocratie. La violence contre les femmes est une question d’Etat.

3. Face à la violence contre la femme: Tolérance Zéro.

 

Les actions

1. Campagne de sensibilisation générale (actions à mener au sein des partis, des institutions, des administrations et des médias). Il faut s’appuyer sur des contenus simples. Dans les actes, utiliser aussi bien des posters que tout signal visible (rubans, se mettre d’accord sur un jour concret de mobilisations, grandes rencontres musicales, etc.).

2. Actions directement politiques orientées vers les organismes internationaux (traités internationaux, adhésions à des conventions, etc.).

3. Actions destinées à disposer d’instruments de connaissance et de réflexion (Universités, Fondations, Groupes d’Etude, etc.). Prendre contact avec les Universités qui s’occupent de cette question et essayer de créer une "cellule de réflexion" sur ce thème.

Choisir le 25 novembre 2000 comme "Jour mondial de lutte contre la violence", pour lancer la campagne.

Préparer une grande rencontre centrée sur la campagne.

 

Méthode de travail initial

1. Etude et analyse des campagnes existantes.

2. Conception de notre campagne, de ses étapes, des différentes activités.

3. Consultation d’experts en matière de campagnes.

4. Planification des actions concrètes, de leur durée et de leur forme d’évaluation.

5. Rédaction d’un Manifeste politique qui devrait être approuvé par un Conseil de l’IS qui inclura des engagements concrets pour tous les partis.


Abolir la peine de mort

L'Internationale Socialiste s'est engagée à prendre toutes les initiatives politiques nécessaires pour reprendre et relancer auprès de l'ONU la résolution de l'Union européenne prévoyant un moratoire sur la peine de mort, dans l'optique de l'abolir totalement.

L'Internationale Socialiste réaffirme, face aux terribles conflits et aux horribles souffrances des populations civiles, l'importance de la mise en oeuvre d'une nouvelle loi internationale sur les droits de la personne, basée sur un nouvel équilibre entre le principe de souveraineté nationale et le principe de protection des droits fondamentaux de la personne.

Dans ce contexte, l'Internationale Socialiste souligne l'importance et la nécessité d'une réforme de l'ONU et de ses instruments, en insérant au chapitre 7 de la Charte des Nations Unies une référence explicite au principe d'intervention internationale, ainsi qu'à ses procédures et sphères d'application, dans les cas de violations manifestes des droits de la personne.

Nous considérons donc cette proposition comme étant le premier pas significatif vers la définition des règles et des pouvoirs de décision capables de garantir la cohérence, l'universalité et la légitimité totales du principe d'intervention humanitaire.

Dans ce contexte, nous soutenons la création du Tribunal Pénal International.