Première table ronde de l'Internationale socialiste sur l'avenir du travail

23 Avril 2023

L'Internationale socialiste a organisé sa première table ronde sur l'avenir du travail le vendredi 28 avril 2023, qui a réuni des dirigeants politiques, des dirigeants syndicaux et des responsables politiques du monde entier. Cet événement s’inscrivait parmi les activités organisées par l'Internationale socialiste à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs – le 1er mai 2023.

 

Cette première table ronde sur l'avenir du travail s'est tenue sous le thème « Protéger les intérêts des travailleurs à l'ère des innovations technologiques : définir un programme progressiste ». La table ronde a souligné l'urgence de relever les défis auxquels sont confrontés les travailleurs et l'importance de la collaboration entre les partis politiques, les syndicats et les autres parties prenantes afin de créer un avenir meilleur pour les travailleurs du monde entier.

 

Parmi les intervenants citons Mme. Benedicta Lasi, secrétaire générale de l'Internationale socialiste ; Nicolas Schmit, commissaire européen chargé de l'emploi et des droits sociaux ; Laxman Basnet, secrétaire général du Conseil régional des syndicats d'Asie du Sud (SARTUR) ; Mezhoud Arezki, secrétaire général de l'Organisation de l'unité syndicale africaine ; Brando Benifei, membre du Parlement européen et rapporteur principal sur la loi relative à l'intelligence artificielle ; Kattia Rivera Soto, vice-présidente de l'Internationale socialiste et députée de l'Assemblée législative PLN au Costa Rica ; Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats ; Antton Rönnholm, vice-président de l'Internationale socialiste et secrétaire général du SPD en Finlande ; et Khaoula Lachguar, vice-présidente de l'Internationale socialiste et de l'USFP au Maroc.

 

L'événement a permis de mener des conversations sur la manière dont les forces progressistes peuvent travailler ensemble aux niveaux mondial, continental et national pour développer des politiques concrètes qui protègeraient les droits des travailleurs et les droits économiques des personnes dans le monde entier à notre ère de rapides progrès technologiques.

 

Les intervenants ont souligné l'importance de créer des synergies entre les partis politiques, les décideurs et les syndicats afin d'élaborer un programme inclusif et progressiste capable de réponde aux menaces pesant sur les droits des travailleurs. Ils ont également reconnu la responsabilité des partis politiques dans l'analyse des nouvelles demandes et des changements sociétaux, ainsi que l'importance de maintenir les piliers de la démocratie pour défendre les droits économiques des citoyens. Ils ont insisté sur la nécessité d'adopter une approche du travail centrée sur l'être humain et de veiller à ce que tous les travailleurs soient traités équitablement, sans discrimination ni exclusion.

 

Les intervenants ont souligné l'intégration rapide de la technologie dans de nombreuses professions, ce qui a entraîné la disparition de certains emplois ou leur transformation radicale. Ils ont également souligné les défis auxquels les travailleurs sont confrontés, tels que le harcèlement numérique et l'effacement des frontières entre la vie personnelle et la vie professionnelle.

 

L'importance de la protection sociale dans l'adaptation aux nouvelles technologies a été réaffirmée, l'accent étant mis en particulier sur la nécessité pour les syndicats d'évaluer l'impact des nouveaux processus technologiques dans divers secteurs, d'identifier de nouveaux types d'entreprises et d'environnements de travail pour les travailleurs, et de promouvoir la justice sociale et les droits des travailleurs. Les syndicats de travailleurs ont également été encouragés à adopter une approche introspective pour ajuster leurs méthodes de travail et de plaidoyer afin d'être proactifs dans la protection des droits des travailleurs.

 

D'autres intervenants ont évoqué le déficit croissant de qualifications, en particulier en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, où de nombreux jeunes n'ont pas les moyens financiers de suivre une éducation de qualité ou ne peuvent pas trouver un emploi bien rémunéré. Ils ont cité le cas des travailleurs migrants qui sont souvent confrontés à des conditions de travail injustes et à des contrats non honorés dans leur pays de destination.

 

Une meilleure réglementation des géants de la technologie, des politiques commerciales équitables, un recrutement éthique et l'apprentissage tout au long de la vie sont quelques-unes des recommandations politiques formulées par les intervenants et les contributeurs pour assurer une répartition équitable des avantages découlant des progrès technologiques. Ils ont souligné que, même si la numérisation a jusqu'à présent été complémentaire du travail humain, désormais elle remplace progressivement des professions entières et certaines compétences.

 

En conclusion, les intervenants ont souligné le besoin urgent de relever les défis et les impacts de l'avenir du travail et le rôle des partis politiques, des syndicats et des cadres législatifs dans la garantie des droits des travailleurs et de la justice sociale. Ils ont également souligné l'importance pour des organisations telles que l'Internationale socialiste et d'autres organisations internationales progressistes de travailler ensemble à la protection des droits des travailleurs à notre ère de rapide transformation numérique.